Dire que la qualité de vie dans de nombreuses grandes cités est souvent médiocre, pour certaines personnes, est une constatation banale.
Néanmoins, depuis quelques années, une prise en considération des différents problèmes urbains voit le jour et semble être en cours de développement.
De quels inconvénients majeurs souffrent une majorité de grandes cités et comment y remédier? C'est là un questionnement qui mérite arrêt sur image.
Villes et transports:
Peut-être et surtout les villes souffrent de la présence de trop de véhicules automobiles. Voici quelques exemples d'initiatives prises pour tenter d'enrayer ce problème majeur:
A Bogota le stationnement des véhicules a été interdit sur les trottoirs; 1200 pârcs urbains ont été créés ou remis en état; un réseau d'autobus rapîdes mis en place avec voies réservées; des centaines de kilomètres de voies piétonnes ou cyclables mis en service; 100 000 arbres ont été plantés; le trafic réduit aux heures de pointe et les citoyens sont impliqués dans l'embellissement et l'entretien de leurs quartiers.
Il en est presque de même à Curitiba au Brésil.
Singapour a établi un péage pour l'utilisation des routes menant au centre ville par un système de détection automatique des plaques minéralogiques et débit automatique sur la carte de crédit su propriétaire du véhicule.
Londres, Oslo, Bergen, Trondheim utilisent le même procédé.
Un système de bus rapides est également en place à Pékin, Mexico, Sao Paulo, Séoul, Taïpei, Quito.
Aux Etats-Unis, des entreprises ont supprimé les subventions pour frais de parking à leurs employeurs. En Californie, cette somme est donnée en liquide, permettant ainsi aux employés d'utiliser les transports publics ou de s'acheter une bicyclette.
Il faut notre que, après études, toutes ces mesures n'entraînent pas une baisse du chiffre d'affaires des commerçants des zones concernées.
Que dire de la bicyclette? Gain de place sur les parkings, quelques kilos de matériel pour 2 tonnes pour une voiture, minoration de la pollution, équilibre rétabli entre apport calorique et dépense physique, coût peu élevé, mobilité individuelle totale, voici quelques avantages de ce moyen de transport bien connu encore des facteurs comme il le fut, il n'y a pas si longtemps par les patrouilles des forces de l'ordre (les fameuses hirondelles!)
Ce moyen de déplacement permet aussi un service de messagerie de proximité.
Aux Pays Bas, au Japon, la bicyclette et le train sont étroitement associés pour les transports journaliers vers les lieux de travail ( Souvent équipés de douches.)
Au Japon, dans certaines gares, des parkings à étages sont réservés aux bicyclettes...
Moins de bruit, de pollution, d'embouteillages ( parfois les feux donnent priorité aux cyclistes), moins de stresse.... Alors, vive le vélo.
La marche à pied demeurant toujours le moyen certain de se promener, de découvrir une ville, ou d'aller à un travail proche.
En ce qui concerne également la question des transports urbains se pose celle de l'approvisionnement et de l'évacuation des denrées. Les petits camions et autres camionnettes sont alors utilisés. Impossible d'agir autrement.
Les villes ont besoin d'eau, de nourriture, d'énergie et de matériaux divers. Ce qui produit quantité de déchets dont le stockage et le traitement posent d'énormes problèmes.
Ces cités ne dépendent plus des campagnes voisines pour leur approvisionnement en eau et nourriture principalement. C'est ainsi que:
L'eau qui alimente Los Angeles vient du Colorado situé à 970km.
Mexico pompe son eau douce à 15 km sur une nappe située 1000mètre plus bas que son site.
Pékin pompe l'eau du Yang-Tsé-Kiang à 1500km.
Si Tokyo utilise le riz fourni en provenance de ses propres fermes, son blé vient d'Amérique du Nord et de l'Australie, son soja du Brésil.
En ce qui concerne le pétrole, dans la majorité des cas les puits sont très éloignés des villes utilisatrices.
Force est de reconnaître que l'extension des des villes ne pourra pas perdurer longtemps et que les habitants des zones rurales, envahis par de plus en plus de constructions, demeurent les contrôleurs indétournables de l'eau et des terres et que la ruralité finira, tôt ou tard, à devenir à nouveau le facteur indispensable à un développement urbain anachronique.
Il en est de même du développement des moyens de communication modernes: Désormais les ventes sur Internet concurrencent largement les zones commerciales, malgré leurs parkings. Ce n'est sans doute que le début d'un nouveau type de commerce à distance qui, dans les décennies, risque de remettre en cause le système actuel.
Villes et cultures urbaines:
Parler d'agriculture urbaine serait exagéré. Cependant il convient de noter que, en 2005, la F.A.O indiquait que les fremes urbaines, qu'elles soient intra- muros ou proches des ciés, alimentaient environ 700 000 citadins.
Par exemple, Dar es Salaam, en Tanzanie cultivait 650 hectares de légumes et employait 4 000 employés. Hanoï élevait porcs et volailles et avait des élevages de poissons urbains. Shangaï recyclait ses nutriments et les étendait sur 300 000 hectares de terres agricoles voisines. Caracas créait des micro-jardins de un mètre carré chacun dans ses quartiers. Utilisée en continu, cette micro culture produisait annuellement tomates, salades et choux. La Havane produit désormais la moitié de sa consommation de légumes. On pourrait également citer Londres, Vancouver, Philadelphie et leurs jardins communautaires. Les personnes qui s'en occupent y trouvent à la fois un loisir, un équilibre mental, des produits frais et peu onéreux. De par leurs contacts ils ont surtout le sentiment d'être partie intégrante d'une communauté.
Si tous les terrains vagues, les friches et autres lieux désolés et abandonnés étaient transformés en jardins communautaires bien des personnes en tireraient un large profit.
Villes et eau :
Denrée de plus en plus rare, l'eau est actuellement utilisée une seule fois pour nettoyer les déchets humains et industriels. C'est un énorme gaspillage.
En ce qui concerne les déjections humaines, elles sont lavées, collectées à travers un réseau d'égouts et traitées avant d'être rejetées dans les rivières. Le rejet des nutriments traités souvent excessivement est souvent une cause de la disparition
de rivières ou une source de maladies ( en Inde particulièrement). En outre ces nutriments ne sont que rarement utilisés comme engrais pour l'agriculture.
Pourtant existe une alternative peu onéreuse: les toilettes à compost: tous les déchets organiques y sont transformés, sans apport d'eau, en une sorte d'humus après une diminution naturelle de volume due à la dessication. Ces toilettes sont utilisées en Suède ainsi que dans certaines résidences des Etats-Unis. Encore rarement en France.
Economiser l'eau c'est aussi choisir des pommeaux de douches à faible débit, des lave-linge et lave vaisselle peu gourmands (pour les lave-linge les modèles à axe horizontal avec chargement de face sont les plus économiques en eau.). Pour les chasse d'eau les systèmes à double chasse sont à recommander. Certains modèles utilisent 4 litres pour un petit débit et 7 litres pour un débit supérieur, contre 23 litres pour un débit unique.
Trop d'élevages, d'usines et de ménages utilisent actuellement beaucoup trop d'eau. ( Ne parlons pas des piscines des propriétés en bord de mer!)
Villes et Bidonvilles:
Les bidonvilles continuent à croître. Ces zones de « squat » regroupent celles et ceux qui ne possèdent pas de terre. Logements ou abris pitoyables, pas d'accès aux services urbains, hygiène douteuse en sont les caractéristiques techniques les plus visibles. Les gens qui les fréquentent n'ont pas d'autres choix.
Remédier à ce fléau serait possible en améliorant les conditions de vie à la campagne souvent proche, en donnant à leurs habitants l'accès aux soins élémentaires,, aux transports et à l'éducation. L'accès au travail serait possible si les industries investissaient ailleurs que près des grandes métropoles.
Y installer des toilettes communautaires et multiplier les points d'eau de proximité sont aussi des priorités. Donner à ces personnes un droit de bail et leur consentir des micro crédits s'avère aussi une nécessité. Mais, parallèlement il restera toujours à effectuer un travail de regard en profondeur de la société afin que ces personnes retrouvent leur dignité. Ce sera sûrement le plus difficile. Quant à raser ces bidonvilles, ce ne serait que déplacer le problème.
A travers ces remarques et exemples, mais il en existe bien d'autres, on ne peut que constater que les villes auront de plus en plus à mener des politiques hardies, inventives, coûteuses parfois, mais indispensables pour que leurs habitants s'y trouvent chez eux. Vaste programme.
La cité de l'automobile crée le « complexe de l'asphalte ». Ecologistes et psychologues sont d'accord sur le fait que le non contact direct et prolongé avec la nature entraîne souffrance et mal être.
Amis des cités, si votre ville vous stresse, venez donc dans l'une de nos installations A.N. Il y a sûrement encore quelque chose à découvrir, à approfondir. Loin des bruits et autres pollutions vous allez vous oxygéner, recharger les batteries, lier des amitiés, partager de bons moments d'échanges et camaraderie. Et puis c'est bien rare, pour vous rappeler la ville, s'il n'y a pas un W.C, un lavabo, une douche, une canalisation bouchés. Les plombiers, en ville, se font rares... Ils sont nombreux chez les A.N.
Sources: Le Plan B pour un pacte écologique mondial.
Résumé du contenu: Lucien Dubot